Interclubs classique 17 février, version Frédéric

Le colonel Yvon et ses fantassins Édith, Olivier, Nelly, Pascal et votre serviteur avaient rendez-vous aux interclubs régionaux de Scrabble classique.

Deux équipes nantaises présentes à Trémentines, j’ai l’honneur de faire partie de l’équipe 1 avec le colonel Yvon et le président.

À ce propos, j’aime beaucoup la franchise et la sincérité de notre président qui, comme l’année dernière pour les Interclubs Duplicate m’a expliqué qu’après avoir fait les « fonds de tiroir du club », il n’a trouvé que moi comme bouche-trou potentiel.

Un président ne devrait jamais dire ca ! (tiens, ca me rappelle quelque chose).

N’ayant aucune connaissance du règlement du classique, j’ai eu droit à deux séances d’entraînement dirigées par le colonel Yvon qui feraient passer un entraînement de survie nocturne du GIGN pour une douce ballade champêtre.

« Pourquoi t’as joué là ! ».

« Ce coup est nul ! »

« Tourne le plateau ! »

« Appuie sur le chrono ! »

« T’as ouvert un nonuple ! »

Le tout sous le regard hilare de Pascal…

J’ai donc 5 parties d’entraînement et les affectueux encouragements du colonel lorsque j’entame la première partie.

Ronde 1

Je tente l’intimidation en lançant à ma délicieuse adversaire :

« En classique, il y a deux types de joueurs, ceux qui ont un flingue et ceux qui ne marquent que 10 points par coup. Toi , tu marques 10 points par coup. »

Plus sérieusement, j’ai une très belle main et la dame qui me fait face (qui n’a pas dû suivre les stages du colonel Yvon - dont le prix (80 000 euros) peut certes en rebuter certains - ouvre toutes les places dont j’ai besoin.

Mes 2 premiers coups AHEURTEE et LIEGEAIS me permettant de gérer sans stress la partie contre une adversaire qui m’avouera « n’ être venue que pour le plaisir ».

Ronde 2

Après l’intimidation physique , je tente cette fois de perturber mon adversaire (encore une dame) en mettant un nez rouge et en chantant la marseillaise en allemand. Échec total.

Son premier coup est un coup de bluff : ACOLADE, que je m’empresse de contester, je suis un joueur aguerri (ou à guérir selon certains). Et je sais pertinemment ce mot s’écrit AKOLADE… on me la fait pas, à moi.

Elle est en tête jusqu’au coup 4, mais son placement d’ÉNOUEZ qui m’ouvre un mot compte triple sur le Z est très risqué.

Au coup suivant, mon reliquat HBM n’augure rien de bon, mais la magie du tirage opère : LU ?S, et HUMBL(E)S me rapporte 91 points.

Mon coup suivant EPAULIEZ (120) me donne une avance confortable mais MALINGRE à 80 et AVOUAIS à 67 me donnent des sueurs froides.

Au final, 43 points d’avance, et une très agréable partie qu’aucun joueur n’a tenté de bloquer.

J’apprécie la possibilité de parler à son adversaire et de pouvoir débriefer la partie.

Ronde 3

Intimidation : je tente le tout pour tout, je montre à mon adversaire (une dame …) la silhouette émaciée du colonel Yvon et lui susurre « cet homme est un grand timide, il m’a chargé de vous demander d’accepter un dîner avec lui… ». Zut, encore raté.

Je continue d’avoir une belle main, ARGENTEE à 80 et RETONDES à 72 me donnent une avance suffisante, mon adversaire devant se contenter d’un VOUDRONT à 60.

C’est lors de cette partie que je commence à comprendre l’intérêt de bloquer l’adversaire en faisant de petits mots sur des places rémunératrices.

3 victoires, le colonel Yvon est fier de son fantassin et le président est fier de son bouche-trou…

Ronde 4

Intimidation : je montre à mon adversaire (une dame) la silhouette moyennement émaciée de notre président et lui susurrre « ce monsieur est un psychopathe, sortez discrètement et appelez la police ».

Encore un flop.

La partie qui fait mal, très belle et ouverte, je pense avoir gagné dès le coup 4 puisque RESURGIR (86) et ATTELONS (77) me donnent 100 points d’avance.

Trop confiant, je continue à jouer en mode duplicate au lieu de chercher à bloquer les places.

Je « bugue » complètement en contestant TEX (que je confond avec MEX).

PLAIDONS (74) et surtout MANQUAI (89), son dernier coup, lui offrent la victoire.

Nouvelle leçon pour moi : on peut rattraper 100 points de retard…

Ronde 5

Intimidation : je montre à mon adversaire (une dame) la silhouette d’Edith et lui susurre « cette dame a un couteau dans son sac et elle est raide dingue de moi… elle veut zigouiller toutes les personnes qui oseront gagner contre moi ».

Ça marche pas non plus.

Une partie cauchemardesque, une main catastrophique, aucun Scrabble et un score maximum de 48… ce n’est guère mieux pour mon adversaire qui se contente d’un scrabble de 59 points (DENTIERS).

Partie marquée par 3 contestations à tort, FITOU et JEUN pour elle, et PHIS pour moi… (pas encore appris l’ODS9).

Très bonne surprise avec la qualification de l’équipe 1 pour la finale.

Je dois donc m’entraîner avec le colonel Yvon jusqu’au 15 juin… Ah oui , c’est donc ça la bonne surprise…

Mes impressions sur le classique : je repars avec des sensations positives, la convivialité, le fait de pouvoir parler à son adversaire, la rapidité des parties. Bien sûr, rien ne remplacera une bonne main mais au final statistiquement les chances de bénéficier 5 fois de suite d’une bonne main ou inversement d’une mauvaise main sont très faibles.

J’ai apprécié aussi le suspense qui suit un changement de lettres…

J’ai personnellement choisi de jouer sans vice ni volonté de bloquer l’adversaire, réflexes que je n’ai pas encore acquis.

Je pense qu’opposer les deux formes de jeu est une erreur : pour moi, ce sont deux jeux différents.

Je termine en remerciant Ignace BUTY qui a fait de cet événement un moment de convivialité agrémenté d’innombrables pâtisseries préparées par son épouse (si mes souvenirs sont bons) qui seraient susceptibles d’attirer notre JPP.

Ah, une dernière chose : l’intimidation ne fonctionne pas… j’en avais pourtant préparé une belle en cas de ronde contre un homme : « tu sais que que tu me plais, toi, m’accorderais tu cette ronde ? »

Je l’essaierai en finale… qui aura lieu en région Parisienne à Saint-Maur-des Fossés.

Alors que je propose à notre président de réserver à l’hôtel Crillon, le colonel Yvon nous lance : « je connais une caserne qui serait ravie de nous recevoir »… quand ça veut pas, ça veut pas…

Le 15 juin, pensez à moi…